1. Un pays toujours sous tension

Le pays est toujours sous tension depuis la tentative de sécession de la région du Tigray fin 2020. Bien sûr, l’armée éthiopienne a eu le dessus. Cependant, les dirigeants tigréens sont en fuite et ont organisé une guerre d’usure dans les montagnes de cette région très accidentée. Et puis les conséquences sont graves. Tout d’abord, des crimes de guerre ontété commis par l’armée sur des populations civiles innocentes, par exemple des hôpitaux, notamment à Mekele capitale du Tigray, ontété bombardés alors que les combattants tigréens étaient déjà partis ; le gouvernement l’a enfin reconnu. La région vit maintenant une crise humanitaire sans précédent ; c’est ainsi que plus de 55.000 personnes se sont réfugiées au Soudan dans des camps de fortune.

Et cela ne simplifie pas les relations déjà tendues entre les deux pays au sujet du grand barrage« Renaissance »en construction sur le Nil bleu côté éthiopien et au sujet de la zone frontalière d’El-Fashaga (250 km2 de terres fertiles) disputée de longue date. Pendant le conflit, l’accès au Tigray a été longtemps refusé à l’ONU et aux organisations humanitaires sous prétexte de sécurité. Bref, c’est ce qu’on appelle « une sale guerre » avec son cortège de viols, tortures, etc.

Ensuite l’Érythrée a été contrainte de reconnaître son implication aux côtés du pouvoir central d’Addis-Abéba, il y a donc internationalisation du conflit.
Enfin, et c’était prévisible, cette révolte a donné des idées à d’autres ethnies ; des troubles ont éclaté notamment dans la région de Bonishangui-Gumuz à l’Ouest ; de plus, dans différentes zones des règlements de compte et des massacres ont été perpétrés – et sont toujours perpétrés – sous prétexte de récupération de terres ou de différends plus ou moins anciens. Bref, l’image de l’Éthiopie réputée stable et celle de son gouvernement apparaissent ternies. Cependant il faut souligner que le Premier Ministre Abiy Ahmed, prix Nobel de laPaix en 2019, semble avoir tout fait pour éviter l’affrontement militaire avec les dirigeants tigréens mais il se devait aussi d’éviterà tout prix l’éclatement de son pays.

2. Nouvelles de l’école de Djimma

La ville de Djimma est située loin de ces régions troublées comme on peut le voir sur la carte précédente mais les nouvelles sont loin d’être régulières en ce moment. Internet ne fonctionne pas toujours…

Nous savons simplement que la scolarité se poursuit à temps partiel à partir du primaire en raison de la pandémie. C’est pourquoi une nouvelle organisation du travail a dû se mettre en place.

Les plus jeunes élèves du jardin d’enfants viennent tous les jours à l’école comme auparavant. Les élèves des grades 1 à 4 (correspondant au primaire) viennent les lundis, mercredis et vendredis toute la journée ; ceux des grades 5 à 8 (niveau collège) viennent les autres jours, les mardis, jeudis et samedis, toute la journée également. Les parents ont été réunis pour être informés de ces nouvelles dispositions (voir photo ; noter le respect de la distanciation).

Au niveau de la transformation des locaux, l’ancien préau a été fermé avec des tôles de couleur et aménagé en salle de classe (voir les deux photos cidessus). Les constructions supplémentaires (nouvelles toilettes et salles de classe) ont commencé à la fin de l’année dernière. Nous attendons à ce sujet des nouvelles plus précises que celles reçues en début d’année (voir photos ci-contre pour les toilettes).
Enfin, en ce moment nous devrions nous trouver en Éthiopie mais nous espérons des jours meilleurs pour nous y rendre dans de bonnes conditions ; ce sera peut-être possible en automne.