Nouvelles de l’hiver 2016 1. La situation en Éthiopie Depuis quelques semaines, la situation s’est globalement améliorée et les manifestations violentes se sont un peu estompées. Toutefois, nous avons décidé par prudence, lors de notre prochain voyage en janvier et février, de ne pas emprunter la route pour nous rendre d’Addis-Abéba à Djimma mais plutôt l’avion. Sur la carte ci-dessous, on voit bien que le district d’Addis-Abéba la capitale (1), est enclavé dans la région Oromia (8) et c’est l’extension de ce district qui a mis le feu aux poudres il y a un an ; la route vers Djimma n’est donc pas encore totalement sûre.
Il y a un an que Gete Bekalo la fondatrice et directrice de l’école de Djimma nous a quittés à l’âge de 40 ans. 2. L’école de Djimma La rentrée de septembre a finalement été plus perturbée que nous ne le pensions : l’année scolaire a réellement commencé un mois et demi après la rentrée officielle, à la mi-octobre donc, en raison des troubles politiques. Ces données reçues fin octobre nous inspirent quatre réflexions.
Nouveau bâtiment : vue extérieure générale
Deux nouvelles salles
3. Une salle polyvalente et des brebis
Au premier trimestre de l’année 2016,
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Nouvelles de l’automme 2016 1. Une situation explosive en Éthiopie
Depuis près d’un an, la situation dans ce grand pays d’Afrique de l’Est, réputé stable, est extrêmement préoccupante. Dans différentes régions, des manifestations parfois très violentes éclatent ; nous-mêmes, en décembre 2015 avons été témoins des premiers affrontements entre Addis- Abeba et Djimma, la route était coupée et des unités anti-émeutes ainsi que l’armée intervenaient sans ménagement. Depuis novembre 2015, les morts se comptent par centaines. Comment en est-on arrivé là ? En octobre 2015, un projet gouvernemental visant à étendre la zone administrative de la capitale au détriment de la région Oromo (Oromia) a mis le feu aux poudres. En fait, le mal était beaucoup plus profond. Le pouvoir central est aux mains d’un peuple du Nord très minoritaire, les Tigréens (6 % de la population totale). Les Oromos (35 %), les Amharas (27 %) se sentent exclus et, ce qui au départ n’était qu’une contestation administrative, a dégénéré en conflit politique majeur qui menace la stabilité et la réputation du pays et qui risque de faire fuir les investisseurs (de nombreuses entreprises étrangères ont été saccagées ou brûlées).
2. L’école de Djimma et le Kaffa
Cette situation générale provoque quelques répercutions sur notre école :
Malgré le peu de nouvelles précises que nous pouvons partager en ce moment, nous faisons appel à votre compréhension.
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Nouvelles de l’été 2016 1. L’école de Djimma
Au mois de juillet, Behailu nous a fait savoir quels sont ses projets pour l’école de Djimma.
2. Dans le Kaffa Depuis le mois de février et grâce à des dons spécifiques, trois versements ont été effectués : l’un en février de 7.000€ pour, d’une part l’achat de deux terrains (5.000 €, don de la Fondation La Ferthé) et d’autre part un programme pour des personnes âgées et des lépreux à Bonga (achat de matelas, couvertures : 2.000 €, somme versée par l’association « Partenaires » de Paris) ; l’autre en avril de 13.500 €, somme versée par la Fondation La Valinière pour la construction d’une salle polyvalente à Boba Guecha, le dernier en juillet de 3.000 € pour un terrain à Dukra. Soit un total de 23.500 €.
Les personnes âgées ou atteintes de la lèpre bénéficiaires des matelas et des couvertures
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L’école après Gete
Six mois exactement se sont écoulés depuis le décès de Gete. Nous ne pouvons pas l’oublier bien sûr, mais l’école continue sous la direction de son mari Behailu : c’est un engagement très ferme qu’il avait pris avant son départ… Il s’y tient résolument.
Tout d’abord, les travaux ont continué et voici ce que nous écrivait à la fin du mois de mai notre correspondante en Éthiopie, Maud Bayon : « Nous avons vu Behailu il y a quelques jours, il a dû passer une journée sur Addis. Il allait assez bien, et nous a dit que les enfants aussi. Il nous a montré des photos de l'école qu'il avait l'intention de vous envoyer (voir les deux photos) ... L'école est quasi terminée, il ne reste plus que les peintures et de petites finitions. Le bâtiment (il s’agit du deuxième bâtiment) est très joli. Behailu travaille aussi en ce moment sur la question des toilettes, chose prioritaire à mettre en place par rapport aux exigences du bureau de l'éducation. Il essaye de trouver une solution provisoire avant d'avoir le budget pour réaliser quelque chose dans les règles de l'art. Je pense qu'il s'en sort plutôt bien. Il nous a aussi dit que le staff de l'école et lui-même travaillaient sur un petit livret décrivant l'école, depuis sa création, pour retracer le parcours et l'oeuvre de Gete. Je trouve que c'est une très bonne idée et je pense que cela vous sera utile pour vos donateurs actuels ou potentiels.»
Et maintenant une précision en ce qui concerne le coût de fonctionnement. Depuis janvier dernier, nous avons dû revoir à la hausse la somme que nous versons : au lieu de 2.200 € par mois, nous versons maintenant 2.600 €. Pourquoi une telle augmentation ? En visitant l’école en décembre, nous avions été étonnés qu’une partie du personnel change assez souvent et il s’est avéré que les salaires n’étaient pas suffisants. Nous avons donc convenu d’une augmentation substantielle : si nous voulons un enseignement de qualité, il faut que les rémunérations soient en rapport. Notons que nous versons 18 salaires : le directeur, 14 enseignants ou assistants, une cuisinière, une maman agent d’entretien et un garde. La part de tous ces salaires qui représentait autrefois 49 % du fonctionnement est maintenant passée à 58 %, le montant de la nourriture (pain, riz, injera, légumes et pâtes) et des charges restant à peu près constants.
Voici enfin l’évolution du coût de fonctionnement de 2002 à 2016 : on est passé de 250 € à 2.600 € par mois...L’évolution est exponentielle pour quatre raisons : l’inflation importante en Éthiopie, le réajustement des salaires, l’embauche cette année d’un nouvel enseignant et enfin la croissance des effectifs ; ces derniers sont maintenant stabilisés. Nous pensons désormais pouvoir ralentir cette évolution.
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Retour d’Éthiopie(2) Tout d’abord, nous savons que, malgré la disparition de Gete, l’école de Djimma fonctionne bien : son mari, Behailu, a pris les choses en main avec détermination.
Par ailleurs, dans le Kaffa nous avons pu envoyer 37.800 € en 2015 ; ce fut une année exceptionnelle grâce surtout à la Fondation « La Valinière », à l’association « Frères d’espérance » ainsi que quelques généreux donateurs. Voici comment ces fonds ont été répartis.
1. Yiliyo (13.500 €)
• la cuisine (8.500 €)
• les réservoirs d’eau (5.000 €)
Voici aussi quelques photos d’enfants de minorités. Ils vont profiter bientôt de cette cuisine et ils profitent déjà de ces réservoirs.
2. Gachafa (8.000 €) • les toilettes : l’an dernier, nous avions visité cette école publique misérable de plus de 700 élèves. 4 toilettes ont été construites pour les garçons et autant pour les filles ; sur chaque photo on n’en voit que 2 mais il y en a 2 autres au dos : c’était le plus urgent au niveau sanitaire… mais il y aurait encore tant à faire !
3. Programmes jardins d’enfants à Wocha et Gadda (5.000 €) Il s’agit de programmes éducatifs et sanitaires qui ont été mis en place par le prêtre en juillet et août derniers (c’était la saison des pluies à ce moment-là) pour que les enfants ne restent pas enfermés chez eux et qu’ils aient au moins un repas à midi. • Wocha : c’est la 3ème fois que nous allons dans ce village ; il y a deux ans, nous étions les premiers Occidentaux qu’ils voyaient ; les gens et les enfants sont heureux de nous accueillir. • Gadda : nous nous sommes rendus à proximité de ce village mais nous n’avons pas pu l’atteindre car la rivière était en crue. Les enfants et les maîtres sont alors venus, ils ont chanté et nous ont jeté des fleurs de l’autre côté de la rivière pour nous remercier. Ce moment a été l’un des plus émouvants de notre séjour.
4. Terrain à Dukura (2.000 €) Ce terrain a été acheté afin de pouvoir y implanter un jardin d’enfants et pour que ceux-ci n’aient pas à traverser un marécage. Ce jardin fonctionne dans une grande hutte mais c’est provisoire. 1.000 caféiers ont déjà été plantés et une bonne récolte de haricots a été faite afin de nourrir ces enfants (une centaine).
5. À Boka et Madiwuta : 4 réservoirs d’eau et bétail (7.800 €)
Voici deux boeufs pour le labour à Boka : ces animaux appartiennent à la paroisse et sont destinés à être prêtés à ceux qui en ont besoin et surtout à labourer le terrain autour du jardin d’enfants pour la production de légumes. À droite un des 4 réservoirs d’eau achetés prêt à être posé sur son socle en ciment
6. À Wocha, achat de brebis (1.500 €)
Des brebis ont été achetés pour 20 personnes pauvres du village : lorsque les brebis seront pleines, les bénéficiaires revendront l’agneau et reverseront une partie de son prix jusqu’à ce qu’elles aient remboursé la brebis. D’autres bêtes pourront être achetées et ainsi de suite. Ce micro-projet fonctionne grâce à un comité mis en place dans le village ; il est chargé de contrôler les transactions. Un tel programme fonctionne dans un autre village depuis deux ans.
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